La tradition du Ngaben
En accord avec le calendrier traditionnel balinais, nous étions réunis sur la plage de Pantai Karang de Sanur, pour assister à ce Ngaben.
C’est une cérémonie très onéreuse et parfois les familles se regroupent pour organiser plusieurs crémations le même jour.
Certains morts sont donc exhumés plusieurs semaines apres leur décès.
Mais, c’est un jour de fête, car les balinais (hindous) croient en leur réincarnation.
Pas de larmes, donc, mais des flammes qui aideront l’âme du défunt à se libérer de son corps physique pour entamer une nouvelle vie.
Et la musique et les danses pour sublimer le rite.
La procession
Le cortège arrive, en ne marchant surtout pas en ligne droite afin de perturber les mauvais esprits et les tenir éloignés de la dépouille.
- D’abord les couronnes en forme d’hommage,
- puis les femmes portant des offrandes sur leurs têtes,
- ensuite, les danseurs et les musiciens avec plusieurs gamelans,
- la famille proche
- et enfin le cercueil installé dans une tour de crémation, faite de bambous et de tissus chamarrés.
Le dernier hommage
Les hommes forts du Banjar descendent le cercueil sur leurs épaules et font 3 fois le tour du buffle-sarcophage (“lembu“)
dans lequel ils viendront déposer le corps. Cet animal-totem est réservé aux castes supérieures.
Puis, ils ouvrent le sarcophage : un linceul blanc enveloppe encore le mort.
A l’aide du couteau mortuaire et dans un grand respect, un prêtre libère le visage du défunt qu’il recouvre de fleurs, d’encens et d’eau bénite.
La position allongée, visage vers le ciel, évoque celle d’un dormeur serein prêt a faire le Grand Voyage…
La famille vient voir une dernière fois leur parent sous cette forme, avant que le prêtre ne referme la boîte.
Le feu de joie
Des troncs de bananiers sont ajoutés sous le “lembu” afin de maintenir le sarcophage.
Arrive ensuite le « brûle-mort » avec son chalumeau relié à une grosse bouteille de gaz.
Les premières flammes lèchent l’ornementation et avalent les décorations.
Les officiants cassent le cercueil afin que le corps, supporté par des tiges de métal, tombe dans la chambre de combustion.
Pendant ce temps-là, les danseurs (“baris“) honorent la cérémonie de leur grâcieux mouvements au rythme de l’orchestre de gamelans.
Un repas de fête est servi aux invités qui se délectent de babi guling.
Certains (comme moi!) s’approchent du bûcher pour faire quelques photos ou vidéos.
Et quelle ne fut pas ma surprise, de voir une maman pousser son jeune enfant à regarder de plus près le corps du défunt se consumer !
Les cendres seront en suite déposées dans une noix de coco et portées sur le rivage.
Elles sont supposées retourner vers le fleuve sacré de la mythologie hindoue : le Gange.
BON VOYAGE ET BON RETOUR !